Le terme de la guerre en Ukraine selon Fabien Roussel

Dans le Monde du 19 juillet de cette année 2023, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, livre son opinion sur la manière dont devrait se terminer la guerre en Ukraine. Or, trois de ses principales assertions sont obsolètes. Je les commente ici, en toute camaraderie, puisque je suis moi-même un électeur, fréquent, du Parti communiste. Les trois assertions à mettre en cause sont a) que l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est défendue par « des va-t-en-guerre, y compris français, qui souhaitent en découdre avec l’armée russe » ; b) et c) à la place de cela, il faut amener la Russie à la table des négociations, en exigeant d’elle l’évacuation des territoires qu’elle occupe depuis le 24 février 2022, et cette négociation devrait aboutir à un « statut de neutralité pour l’Ukraine, lui apportant toutes les garantis sur sa sécurité et sur sa sécurité dans la cadre d’une protection sous l’égide de l’ONU ».

Pour juger de la pertinence de la proposition a), implique d’en venir d’abord à celle de la proposition b). Quant à la c), elle exprime un point de vue de l’auteur sur un point qui n’est pas secondaire : car ce n’est pas depuis 2022 que la Russie empiète sur le territoire de l’Ukraine, mais depuis 2016, avec le soutien aux « séparatistes » du Donbass. La proposition b) revient donc à exiger de la Russie qu’elle cesse la guerre, revienne à une position territoriale antérieure, et cela permettrait, donc avec son accord, de définir un statut de neutralité pour l’Ukraine. Or, ce point de vue est d’ores et déjà dépassé : dans une déclaration remontant à 1994 (Mémorial de Budapest), renouvelée en 2009, l’Ukraine avait dit renoncer à acquérir un armement nucléaire, pourvu que ses frontières soient garanties ; et elle avait demandé à la France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et à la Russie d’approuver et de garantir cette proposition. La Russie, comme les autres États mentionnés, avait accepté. C’est donc en un total parjure que Poutine a attaqué l’Ukraine. L’Ukraine est un pays dont la Russie (de Poutine) avait garanti les frontières. Quel sens cela aurait-il de lui demander maintenant, à titre de négociation de paix, de garantir la neutralité de l’Ukraine (F. Roussel parle d’une protection internationale sous l’égide de l’ONU : la Russie et les autres États mentionnés sont membres de l’ONU) ? S’il en était ainsi, la Russie pourrait à nouveau attaquer l’Ukraine, violant une nouvelle fois – dans dix ans, dans vingt ans…, tant que le chef de l’État sera Poutine ou un poutinoïde -, sans hésitations et sans scrupules, et en toute félonie comme aujourd’hui, un texte qu’elle aurait voté ou signé.

C’est à la lumière de ces faits qu’il faut à présent juger de la première proposition : étant admis que la Russie (de Poutine) se moque comme d’une guigne d’un texte qu’elle a pourtant signé, on voit que ce n’est pas à la table des négociations qu’il faut la mener, mais à la reddition, qui seule garantirait le respect de l’Ukraine – et la paix en Europe. Et pour que reddition il y ait, il faut une aide massive à l’Ukraine qui, seule, n’a pas les moyens de vaincre la Russie. C’est pourquoi les responsables les plus conscients de la situation – et le Président de la République française, implicitement visé dans le texte ci-dessus, en est un – suggèrent que l’Ukraine entrent dans l’OTAN, non pas parce qu’ils sont des va-t-en-guerre, non pas parce qu’ils « souhaitent en découdre avec l’armée russe », mais parce que lorsqu’on a un but, on se donne les moyens de l’atteindre : l’Ukraine ne vaincra pas seule, et l’adhésion à l’OTAN, avec effet rétroactif, lui fournirait les alliés nombreux et puissants qui sont nécessaires pour rétablir la paix par la victoire – seule solution envisageable. Et si cette adhésion se faisait, les responsables de l’OTAN ne partiraient pas, bille en tête, affronter l’armée russe : ils définiraient les règles et les méthodes nécessaires pour aider l’Ukraine, l’affrontement direct avec l’armée russe n’étant qu’une des options. Il ne s’agirait ni d’envahir la Russie, ni d’écraser totalement son armée, mais de repousser la Russie jusqu’à ses frontières occidentales de 2016. C’est là la garantie de l’indépendance et de l’intégrité de l’Ukraine – et leur garantie, par l’adhésion à l’OTAN –, et celle d’une paix durable sur notre continent. On ne peut souhaiter mieux.

La naïveté de Garrett Olmsted

Garrett Olmsted est un gentil garçon. Certainement trop gentil.

Il est l’auteur d’un livre qui a eu un certain succès, The Gods of the Celts and the Indo-Europeans, en 1994. Ce livre, je l’ai vu assez souvent cité, et j’ai pu juger ainsi qu’il faisait preuve d’une certaine naïveté, par exemple dans les questions étymologiques, et je n’ai pas éprouvé le besoin d’avoir recours à ce livre dans mes propres travaux. À vrai dire, je ne l’ai jamais eu en main.

Les années ont passées, j’ignore ce qu’a fait M. Olmsted pendant ce temps (je ne l’ai croisé qu’une fois, il y a longtemps, à un congrès de celtisants ; et plus du tout à tous les autres).

Mais voici qu’il refait surface. Et de la manière la plus stupéfiante qu’on puisse imaginer.

Dans la Lettre d’Academia (car Academia, le site américain, publie désormais des Lettres, et là c’est celle qui porte le n° 35), Olmsted publie un article. Le titre : « The Gundestrupand Chiemsee cauldrons : witnesses to the Art and Iconography of the Celtic Veneti”. On y apprend que “les deux chaudrons ont été faits dans le même atelier, celui des Vénètes armoricains, entre 75 et 55 ».

Passons sur l’attribution aux Vénètes de la fabrication du chaudron de Gundestrup, que tous les autres auteurs attribuent à un atelier des Balkans, et, nommément, le plus probablement aux Scordisques (qui occupaient l’actuelle Serbie).

Non, l’immense naïveté de Garrett Olmsted éclate dans les faits suivants : s’il avait fait la moindre recherche sur internet sur le chaudron du Chiemsee, il aurait appris que ce chaudron en or a été fait, au début des années 1940, pour un dignitaire nazi[1], et que celui-ci, ou un serviteur, sa famille, ont jugé préférable de le jeter dans le Chiemsee en 1943.

Ce chaudron a en effet un air de famille avec le chaudron de Gundestrup : il faut savoir que, trouvé dans un marécage danois, ce dernier est aujourd’hui au Musée de Copenhague. Or les Allemands sous direction nazie avait occupé le Danemark. Les faussaires n’avaient donc aucune difficulté à l’inspirer du chaudron de Gundestrup, lui, authentiquement celtique, pour en faire un nouveau.

Et, depuis la découverte du Chiemsee, n’importe quel naïf aurait pu écrire la même chose que Garrett Olmsted. Mais le non naïf se documente. G. Olmsted ne l’a pas fait, persiste et signe – et il paraît bien le seul à croire à l’authenticité de ce chaudron, trouvé au pied d’un château qu’occupaient les dignitaires nazis.

Ci-dessous à gauche le chaudron de Gundestrup, à droite le chaudron du Chiemsee

  • [1]Thomas Claus, Thomas Hauer: Der Goldkessel aus dem Chiemsee – Ein archäologischer Kriminalfall. In: Ulf F. Ickerodt, Fred Mahler (Hrsg.): Archäologie und völkisches Gedankengut. Zum Umgang mit dem eigenen Erbe. Ein Beitrag zur selbstreflexiven Archäologie. Lang, Frankfurt sur Main u. a. 2010, ISBN 978-3-631-59785-9, S. 173–210.
  • Jörg Michael Seewald, Sascha Priester: Das Rätsel des Chiemsee-Kessels Mythos, Wahn und Wirklichkeit: die Nazis und ihr Heiliger Gral.dtv, Munic 2011, ISBN 978-3-423-24878

 

Taïwan n’est pas la Chine, mais une colonie chinoise. Nuance.

Mélenchon l’a écrit (cf. Le Monde, 6 août 2022), le Parti Communiste chinois en est persuadé, Taïwan est une partie de la Chine. Une telle position fait fi de l’histoire, et ne tient pas compte de l’ethnologie.

Située à 168 km. des côtes chinoises, Taïwan est à peine visible du continent. Des navigateurs chinois l’ont certes rencontrée durant l’Antiquité ou le Moyen Âge, et, jugeant de leurs habitants, ils ont appelé le pays Tung Fan, le « pays des Barbares orientaux ». Tout au long de ces époques, Taïwan n’était pas habitée de Chinois, mais d’indigènes de langue austronésienne (ce qui fait d’eux des parents des Malais, des Philippins, des Malgaches, des Polynésiens).

Ce n’est qu’à la fin du XVe siècle que quelques colons chinois s’installent, dans le nord de l’île. Lorsque les Portugais (qui la nomment Formose, la « Belle »), puis les Hollandais, y fondent des comptoirs, les Chinois sont encore très clairsemés sur l’île.

On sait que la Chine représente un État plurimillénaire : née dans la moyenne vallée du Hoang-Ho, la Chine, peut-on dire, y existe depuis près de 6 000 ans. Millénaires pendant lesquels Taïwan n’est pas chinoise, sauf dans les tout derniers siècles.

C’est dans la seconde moitié du XVIIe siècle (sous notre Louis XIV) que les choses commencent à changer. Lutte des forces chinoises contre les pirates (indigènes de l’île), conquête Mandchoue de la Chine qui entraîne un exode et une immigration massive de Chinois à Taïwan. Bientôt les Hollandais sont expulsés, tandis que les paysans chinois, du Fu’kien principalement, occupent progressivement la plaine occidentale. Les indigènes leur opposent une résistance forcenée. Encore à la fin du XIXe siècle, sur les étagères où ces peuples exposaient les têtes coupées d’ennemis dans leurs maisons, il y avait bien des têtes de Chinois.  Ceux-ci avaient pour eux le nombre, qui croissait sans cesse. Et tous les moyens étaient bons pour éliminer les indigènes, toujours appelés Fong Fan, « Hommes barbares », ou « Étrangers barbares » : les Chinois sont allés jusqu’à importer des tigres pour les lâcher dans la partie montagneuse orientale (vers la même époque, les Américains distribuaient des couvertures empoisonnés aux peuples Amérindiens qui continuaient la résistance).

Dès la fin du XIXe siècle, les indigènes sont devenus très minoritaires. On estime alors leur nombre à 20 000, les Chinois dépassant déjà bien plus du million.

Durant toute cette période, l’île n’est pas pleinement une possession chinoise. En 1683,les Mandchous avaient proclamé leur suzeraineté sur l’île, et l’avaient occupée – partiellement, en gros la partie déjà sinisée. En 1895, les Japonais s’emparent de Formose, et ne la quittent qu’en 1945.

La fuite de Tchang-Kaï-Chek, en 1949, s’accompagne d’une importante immigration chinoise. La balance démographique, depuis longtemps défavorable aux indigènes, bascule complètement : aujourd’hui les indigènes représentent, avec 300 000 membres, 2 % de la population totale.

Or, ces peuples indigènes n’en ont pas moins une forte personnalité. Dans les années 1920, deux ethnologues japonais, Sayane Yūkichi et Yoshihisa Ōnishi, parcourent les montagnes et recueillent les mythes des peuples de Taïwan : il en a résulté deux gros volumes, plus tard traduits en français par Alain Rocher (1983). Cela représente un des grands apports ethnologiques de notre époque.

En 1989, la Maison des cultures du Monde a présenté à Paris, à la galerie de Nesle, les cultures sur bois d’un des peuples, les Paiwan : ces peuples n’étaient donc pas que des chasseurs de tête, ils étaient aussi des artistes.

Actuellement, Taïwan est en gros divisée en deux, l’ouest étant une région de plaine ou de pénéplaine, entièrement occupée par des Chinois ; là se situent les villes, là les ports. La partie orientale, au contraire, est montagneuse, et les monts y dépassent 3000 mètres. C’est là qu’on survécu les peuples, qui sont les suivants : dans la partie nord, mais n’atteignant plus la côte, lieu de la capitale, les Saisi et les Atayal ; vers le centre les Thao ; sur la côte orientale, les Ami ; derrière les Ami, les Bunun, les Tsou ; dans la partie sud, les Rukai, les Puyuma, les Paiwan ; et dans l’île de Lanyu, les Yami. Et chacun a sa langue, ses mythes, ses rites, son art.

De nos jours, dans les pays démocratiques, on accorde de plus en plus de respect aux populations indigènes minoritaires (États-Unis et Canada, pays d’Amérique latine). Les autorités de Taïwan paraissent également respecter aujourd’hui leurs minorités, qui ont renoncé à la chasse aux têtes et se développent démographiquement. La Chine, elle, n’a que faire des droits des minorités, comme elle le montre tragiquement au Tibet ou au Sin-Kiang. Mais qu’on le veuille ou non, Taïwan n’est pas une partie du territoire chinois ; c’est une colonie de peuplement chinois en pays de langue austronésienne. Taïwan n’« appartient » pas plus à la Chine que l’Amérique du nord n’appartient à l’Angleterre. Nuance, vous dis-je.

 

 

Politique linguistique : une belle bêtise

La collection « Tracts » a été créée par les éditons Gallimard en 2019 pour donner à des auteurs (le plus souvent connus par ailleurs) l’occasion de donner leur opinion sur un sujet de leur choix, lié à l’actualité, et qui leur tient à cœur.

C’est ainsi qu’en avril 2021 paraît un de ces « Tracts » sous la plume d’Alain Borer intitulé « Speak white ! » Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

Né en 1949, Alain Borer est un voyageur et un écrivain. Son livre est excellent : il y rappelle combien il serait absurde d’abandonner le français pour l’anglais, sachant la richesse du français, et son adéquation à l’expression de tout ce qui nous entoure, dans les niveaux de langue les plus difficile, comme celui de la philosophie ou de l’histoire de l’art. Il insiste tout particulièrement sur le lien indissoluble que constitue le français et son écriture. D’un bout à l’autre de l’histoire du français, l’écriture de la langue a été l’arrière-plan indispensable de la langue parlée, et les particularités de cette écriture – six façons, par exemple, s’écrie le son s, ou les lettres non prononcées, par exemple dans ils parlent – ont valeur sémantique : on peut exprimer à l’oral tant de choses que l’écrit ne peut dire qu’il doit utiliser d’autres ressources. Et, pour exprimer ce lien intrinsèque que le français oral et le français, il introduit un nouveau concept, qu’il a l’heureuse idée de ne pas exprimer par un anglicisme, mais par un latinisme : le vidimus, pour désigner l’accord, lâche (le français ne prononce pas toutes les lettres qu’il écrit) mais indispensable entre français oral et français écrit.

On lit donc ce travail intelligent avec plaisir, surtout en ces temps d’abrutissement anglomaniaque, quand, tout à coup, on tombe sur une ânerie stupéfiante. Je cite :

La question fondamentale des langues est qu’ « elles ne différent pas par les mots, qui voyagent et s’échangent par familles, elles diffèrent par leur idéalisation collectives, logées dans leur morphologie : la place du déterminant (instant clé qui donne le sens) est culturelle.- C’est pourquoi les langues artificielles ne prennent pas, esperanto, volapük et soixante autres tentatives connues qui ont réduit naïvement la langue au lexique : leur morphologie arbitraire ne procède d’aucune pratique sociale, ni par conséquent d’aucune représentation collective (une langue n’est pas un outil, sinon en on trouverait au BHV) » (pp24-25).

On n’attendait certes pas de M. Borer, amoureux du français, qu’il rédige un hymne à l’espéranto. Mais on n’attendait pas non plus, dans un ouvrage qui contribue à sauver le français face à l’invasion anglomane, qu’il trouve le moyen de placer un paragraphe contre l’espéranto. Comme si le danger était là (j’y reviens ci-dessous).

Les propos tenus par l’auteur et cités témoignent d’une hostilité à priorique à la langue internationale. A quoi cela sert-il d’invoquer le volapük, en l’égalant à l’espéranto, et les quelque soixante autres tentatives de langue internationale ? La réalité actuelle est que l’espérantisme constitue un mouvement international avec des représentants dans la plupart des villes du monde, qu’il existe beaucoup de journaux espérantistes, et que seuls les espérantistes peuvent envisager de se présenter à diverses élections. Le volapük est réduit à quelque dizaines de représentants en France et il n’a plus l’ambition de devenir la langue internationale. Les soixante ou x autres langues internationales ont encore moins de représentants, ne constituent jamais un réseau

Il est inexact de dire que l’espéranto n’a pas « réussi ». Dans les premières décennies du siècle, le mouvement espérantiste a été extrêmement puissant, il comptait des dizaines de milliers de locuteurs en Europe. Il a été persécuté dans la Russie stalinienne, il a été éliminé dans l’Allemagne nazie. En France, il avait souffert de la désaffection des gouvernants (argument : l’espéranto utilise des signes slaves). Postérieurement à la guerre, il a souffert, d’abord de la guerre froide, qui n’était pas à la communication internationale, ensuite de la concurrence de l’anglais, qu’il subit toujours. A mon sens, français et espéranto, même combat.

Il est par ailleurs faux de dire que l’espéranto n’a pas de morphologie : il a une grammaire, et c’est la source de sa morphologie. Substantifs en –o, adjectifs en –a, adverbe en -e, infinitis en –i, présent en –as, imparfait en –is, futur en –os, etc. Il est donc parfaitement inexact de dire que l’espéranto, et les langues internationales diverses, n’ont prétendu proposer que des vocabulaires, ce qui s’achète donc au BHV.

Que l’espéranto, qui a une admirable souplesse, ne soit pas une langue réduite au vocabulaire, toute pratique de cette langue le prouve, et je ne signale ici que l’œuvre de William Auld, poète écossais espérantiste, qui a frôlé, il y a quelques années, le prix Nobel de littérature – pour son œuvre en espéranto.

Enfin, la langue artificielle ne serait-elle qu’un outil, il n’y aurait pas à la condamner, mais au contraire à s’en servir : son but n’est pas de recouvrir et d’éliminer les langues vivantes, mais de servir de moyen de communication entre les locuteurs des différentes langues vivantes.

Dès lors, la question est celle-ci : qu’est-ce qui a pris à M. Alain Borer de consacrer un tel passage, qui essaye de noyer l’espéranto dans l ‘ensemble des essais infructueux de langues internationales, en écrivant des choses inexactes sur sa nature autant que sur sa portée ? Car, je le répète, ce développement n’ajoutait, ni ne retranchait rien au travail de l’auteur, qui portait sur le français et, secondairement, sur son rival, l’anglais.

Tout se passe comme si M. Borer avait rencontrer l’espéranto en telles et telles occasions, qu’il en avait constaté la généralité, la multiplicité populaire même, et qu’il en eut peur.

En ce sens, il rend un bel hommage à l’espéranto : c’est effectivement une langue qui est relativement répandue.

Langues vivantes, français, intégration, et maths : un outil efficace pour apprendre

Par Bernard Sergent – CNRS

Il était une fois un professeur de langues, qui était tout triste parce que ses élèves avaient les plus grandes difficultés à apprendre ce qu’il voulait leur enseigner. Tout ce qu’il tentait n’offrait que de piètres résultats, et même les méthodes modernes avec audio-visuel n’aboutissaient à quelque chose de positif qu’avec une minorité de ses élèves.

Il essaya autre chose. Il avait entendu parler d’une langue créée de toute pièce, et donc, par définition, absolument régulière, sans la moindre exception, sans difficulté grammaticale ou phonétique…

Pour lire la suite, télécharger le livre gratuitement : Esperanto-propedeutique-2021

Espéranto-Vendée, aprilo 2021

1. Espéranto-Vendée, aprilo 2021

La eksterseria numero de la franclingva informfolio « Espéranto-Vendée » estas elŝutebla ĉe :
https://esperanto-vendee.fr/images/PDF/EV144_avril_2021.pdf
aŭ (plena kolekto) :  http://esperanto-vendee.fr/index.php/l-association/la-lettre-de-l-association  (N° 144)

Pro multaj referencoj kaj aktivaj ligiloj, la legado povas esti profitodona ankaŭ por nescipovantoj de la franca lingvo per programo de aŭtomata tradukado. (vd fine de la paĝo)

Enhavo, p. 1 :

“Pour la science avec conscience“ (Por scienco kun konscienco) :

Pri la unuaj paŝoj de Esperanto en scienco, la amalgamo de volapuko kaj Esperanto fare de prezidento de Gaulle ankoraŭ uzata por primoki Esperanton, la komparo de ambaŭ lingvoj fare de Henry Phillips, Tolstoj, Max Müller kaj Konstantin Ciolkovskij, la 70a datreveno de la morto de Aimé Cotton (16an de aprilo), eminenta franca sciencisto kaj vera esperantisto, la unuafoja uzo de Esperanto fare de UNESKO kaj la publikigo de 45-paĝa dokumento pri Barbara Cassin, akademianino tre ema al misfamigo de Esperanto.

Enhavo p. 2 :

Vincent Niclo et l’espéranto“  : “Vincent Niclo et l’espéranto“  : “Esperanto“ estas la titolo de sukcesa albumo de kanzonoj de la tenoro Vincent Niclo & Les Prêtres orthodoxes (la ortodoksaj Pastroj). En ĝi estas nenio en rilato kun la Internacia lingvo escepte ke la kovrilo enhavas jenan prezenton (traduko) :  “Esperanto estas neŭtrala lingvo inventita kaj uzata de homoj tra la mondo por komuniki cele al faligo de la muroj inter la loĝantaroj. Ĉar ĝi estas nenies oficiala ŝtata lingvo, Esperanto ebligas starigi neŭtralan ponton inter la kulturoj.“

Guy Béart : Citaĵo de tiu franca kantisto pri Esperanto, kiun lia patro instruis al li.

L’espéranto à l’Eurovision 2021 ?“  (Ĉu Esperanto ĉe Eurovision 2021 ?) – Fakte nur la familia nomo de la kantistino, kiu reprezentos Francion en Eurovision 2021 rilatas al Esperanto : Barbara PRAVI… Kaj ŝi prave kantos en la franca… Ŝiaj geavoj estis serba flanke de la patro kaj irana flanke de la patrino…

Sciences en espéranto“ (Scienco en Esperanto) : pri Esperanto ĉe TED kaj freŝdate okazinta Internacia Reta Interfaka Simpozio (IRIS) .

L’espéranto au jardin“ ( https://petit-jardin-ecolier.org/fr/akcepto.php / Esperanto en ĝardeno ) pri aktivaĵoj de “Le Petit Jardin des Écoliers » kies retejo havas ankaŭ Esperanto-version :  La Ĝardeneto de la Lernantoj / http://gxardeneto.chez-alice.fr/eo/akcepto.html
kun aldona informo pri la grupo « Esperantaj Ĝardenistoj“ ĉe Facebook kiu havas 611 membrojn en diversaj landoj : https://www.facebook.com/groups/355488094491766/

1. Espéranto-Vendée, avril 2021

Le numéro d’avril 2021 de la feuille d’information « Espéranto-Vendée » est téléchargeable sur :
https://esperanto-vendee.fr/images/PDF/EV144_avril_2021.pdf

ou (collection complète) : http://esperanto-vendee.fr/index.php/l-association/la-lettre-de-l-association  (n° 144)

En raison du nombre de références et de liens, la lecture peut être profitable pour les non-francophones aussi à l’aide d’un programme de traduction automatique (voir les liens en bas de page).

Contenu p. 1 :

“Pour la science avec conscience” :

À propos des premiers pas de l’espéranto dans la science, de l’amalgame volapük-espéranto par le président de Gaulle encore utilisé pour se moquer de l’espéranto, la comparaison des deux langues par Henry Phillips, Tolstoï, Max Müller et Constantin Tsiolkovsky, le 70e anniversaire de la mort d’Aimé Cotton (16 avril), éminent scientifique français et véritable espérantiste, la première utilisation de l’espéranto par l’UNESCO et la publication d’un document de 45 pages sur Barbara Cassin particulièrement portée sur le dénigrement de l’espéranto.

Contenu p. 2 :

Vincent Niclo et l’espéranto”  : « Esperanto » est le titre d’un album de chansons à succès du ténor Vincent Niclo & Les Prêtres orthodoxes. Il n’y a rien en relation avec la langue internationale si ce n’est que la couverture contient la présentation suivante: « L’espéranto est une langue neutre inventée et utilisée par des gens du monde entier pour communiquer afin de détruire les murs entre les populations. N’étant la langue officielle de personne, l’espéranto permet d’établir un pont neutre entre les cultures.

L’espéranto à l’Eurovision 2021 ?”  (L’espéranto sera-t-il à l’Eurovision 2021?) – En fait, seul le nom de famille de la chanteuse française qui représentera la France à l’occasion du concours Eurovision 2021 de la chanson a quelque chose à voir avec l’espéranto : Barbara PRAVI. Pravi est un verbe qui, en espéranto, signifie « avoir raison »…. Française née à Paris, Barbara a des racines serbes et iraniennes du côté de ses grands-parents.

Sciences en espéranto” : À propos de l’espéranto sur TED et le Symposium international interdisciplinaire en ligne (Internacia Reta Interfaka Simpozio / IRIS) qui vient d’avoir lieu.

L’espéranto au jardin” à propos des activités du “Petit Jardin des Écoliers » ( https://petit-jardin-ecolier.org/fr/akcepto.php ) dont le site a une version en espéranto :  La Ĝardeneto de la Lernantoj / http://gxardeneto.chez-alice.fr/eo/akcepto.html
avec une information sur le groupe « Esperantaj Ĝardenistoj“ chez Facebook qui a 611 membres dans divers pays :
https://www.facebook.com/groups/355488094491766/

2. Aimé Cotton (9an de oktobro 1869 – 16an de aprilo 1951), la fizikisto, kiu aŭdacis paroli Esperanton

Esperanto estas sufiĉe ofte prezentata kiel fiasko, utopio, volapuko aŭ globiŝo, kaj ĝiaj uzantoj kiel stultuloj aŭ naivuloj. Nescio bone fartas en ĉi tiu afero.

Kaj tamen, dubinte pri la farebleco de sennacia lingvo en la rolo de internacia, do neŭtrala kaj justa lingvo, famuloj kiel profesoroj Umberto Eco kaj Robert Phillipson konfesis, ke la demando indas je prikonsidero :

Umberto Eco:

Mi studis la gramatikon de Esperanto – tio ne signifas, ke mi lernis paroli ĝin – kaj mi trovis, ke ĝi estas lingvo konstruita kun inteligento, kaj kiu havas tre belan historion. » (L’Événement du Jeudi) »)

« El lingva vidpunkto, ĝi vere sekvas admirindajn kriteriojn de ekonomio kaj efikeco. » (Paris Première, kun Paul Amar, 27-a de februaro, 1996)

Esperanto, inter centoj da artefaritaj lingvoj, pluvivis, ĉar ĝi estas bone farita lingvo. La kialoj, kial ĝi ne trudas sin, ne estas lingvaj, sed politikaj.  » (France Culture, 4 novembro 1992)

Robert Phillipson:

« Cinikeco pri Esperanto estis parto de nia edukado. » (1996, post observado de la disvolviĝo de la Universala Kongreso de Esperanto en Prago)

La opinio de Aimé Cotton pri Esperanto baziĝis sur la praktiko kaj la observado de plurlingvaj sciencaj interŝanĝoj unuflanke kaj aliflanke en Esperanto. En 1924 li estis u

nu el 42 membroj de la Akademio de Sciencoj, kiuj agnoskis la valoron de Esperanto — “majstroverko de logiko kaj simpleco” — kaj rekomendis ĝian instruadon kaj uzadon.

Tiom da tempo perdiĝis de post 97 jaroj !…

La franclingva eldono de « La danĝera lingvo« , en preparo, devus helpi en dispelo de multaj antaŭjuĝoj :

(EO + FR) La danĝera lingvo / La danĝera lingvo / http://www.ipernity.com/blog/32119/172355

La temo indas je pripensado en la omaĝo, kiun ni ŝuldas al sciencisto laŭ la grandeco de Aimé Cotton.

2. Aimé Cotton (9 octobre 1869-16 avril 1951), le physicien qui osait parler l’espéranto

C’est assez courant de faire passer l’espéranto pour un échec, une utopie, un volapük ou un globiche, et ses usagers pour des demeurés ou des naïfs. L’ignorance se porte bien en la matière.

Et pourtant, après avoir douté de la faisabilité d’une langue non nationale dans le rôle de langue internationale, donc neutre et équitable, des personnalités comme les professeurs Umberto Eco et Robert Phillipson ont admis que la question devait être prise en considération :

Umberto Eco :

J’ai étudié la grammaire de l ‘espéranto — ça ne veut pas dire que j’ai appris à le parler — et j’ai constaté que c ‘est une langue construite avec intelligence, et qui a une histoire très belle.“   “L’Événement du Jeudi“)
Du point de vue linguistique, elle suit vraiment des critères d’économie et d’efficacité qui sont admirables.“ (Paris Première, avec Paul Amar, 27 février 1996)

L’espéranto, parmi des centaines de langues artificielles, a survécu, car c’est une langue bien faite. Les raisons pour lesquelles il ne s’impose pas ne sont pas linguistiques, mais politiques.“ (France Culture, 4 novembre 1992)

Robert Phillipson :

Le cynisme à propos de l’espéranto a fait partie de notre éducation.“ (1996, après avoir observé le déroulement du Congrès mondial d’espéranto à Prague)

L’avis d’Aimé Cotton sur l’espéranto était basé sur sa pratique et l’observation des échanges scientifiques multilingues d’une part et d’autre part en espéranto. En 1924, il fut l’un des 42 membres de l’Académie des sciences qui reconnurent la valeur de  l’espéranto — “chef-d’oeuvre de logique et de simplicité“ — et recommandé son enseignement et son utilisation. Que de temps perdu depuis, en 97 ans…

L’édition en français de « La langue dangereuse“, en préparation, devrait contribuer à dissiper bien des préjugés :

(EO + FR) La danĝera lingvo / La langue dangereuse / http://www.ipernity.com/blog/32119/172355

Le sujet mérite réflexion dans l’hommage que l’on doit à un scientifique de la stature d’Aimé Cotton.

Henri Masson
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EV144 janvier 2021

Une turpitude ministérielle

Mme Férédique Vidal est l’auteur de récents propos destinés à rallier l’extrême-droite au marcronisme. Ils sont d’une rare bêtise.

Le premier plan de cette stupidité : l’illusion que les sciences humaines se comportent comme les sciences « à expériences ». Lorsqu’elle dit qu’il faudrait vérifier si l’on constate des résultats dans la recherche universitaire qui vont au-delà de ce qu’ils aurait dû être selon le protocole, et qu’on repérerait ainsi les idéologues islamo-gauchistes, elle fait une lourde confusion : dans les sciences « à expériences » les résultats sont mesurables. De la sorte, s’il y a volonté maligne, cela se voit rapidement, puisque l’expérience peut être reprise ailleurs et vérifiée. Dans les sciences « sans expérience », ce que sont les sciences humaines (histoire, géographie, linguistique, philologie, philosophie, ethnologie, sociologie, préhistoire…), une telle démarche est radicalement impossible, et les « résultats » dépendent d’une telle variété de paramètres qu’y « mesurer l’idéologie » est un rêve… un rêve de scientiste.

La même ministre a déclaré que ce serait le CNRS qui devrait vérifier l’influence des thèses islamo-gauchistes dans l’Université. C’est bien là un seconde niveau de bêtise. D’abord parce que voir dans le CNRS une police idéologique de l’Université est un non sens – les personnels de l’université et du CNRS sont bien semblables, et ont des niveaux d’études analogues. Ensuite parce que le CNRs ne se sent nullement une vocation de policier des idées. En faisant cette proposition, Mme Vidal envisage tout simplement de poser comme rivaux  CNRS et Université. Ce qu’ils ne sont pas, ce qu’il n’ont pas à être, et la recherche française ne pourrait qu’en souffrir. Elle n’a pas besoin de ça.

Le troisième niveau de bêtise est le suivant. Il est la généralisation de l’appellation d' »islamo-gauchisme » à quantité d’attitudes différentes. La droite imagine difficilement qu’on puisse respecter les Musulmans. Dès lors, toute attitude de respect envers les Musulmans peut être taxée d' »islamo-gauchisme », alors qu’il s’agit évidemment d’autre chose. La ministre flatte la droite en adoptant son point de vue.

Or, ces attitudes qualifiées à tort d' »islamo-gauchistes » sont tout aussi fréquentes au CNRS qu’à l’université. Alors, qui doit enquêter sur qui ?

L’islamo-gauchisme existe. Je l’ai rappeler dans un autre article de ce blog, où j’exposait que c’était avant tout l’attitude d’un parti politique français : le NPA, « Nouveau parti anticapitaliste », ex. Ligue communiste révolutionnaire.

Il est exact qu’il n’est plus le seul. Rappelons ici comment les communistes ont perdu Saint-Denis aux dernières élections municipales. Au premier tour arrive en tête la liste socialiste, suivi par les listes PC et France Insoumise. La voix de la raison amère les deux dernières listes à s’unir. L’accord programmatique est rapidement fait, il est question ensuite de panacher les listes. Les communistes disent à leurs partenaires de la France Insoumise qu’un individu, musulman, ambigu, ne peut figurer sur la liste commune. La France Insoumise, en ses plus hautes niveaux, refuse. Les deux listes sont donc allées séparément en deuxième tour, et c’est la liste socialiste qui a emporté la mise. On est en plein, là, dans l’islamo-gauchisme. Mais on est très loin de l’Université.

Enfin, même les exemples de son propos fournis par Mme Vidal sont lamentables. Lorsqu’elle veut montrer combien l’université est gangrenée par l’islamo-gauchisme, elle cite un cas, lillois et universitaire, un texte de Charb a été proposé à l’étude puis rejeté ; et un cas parisien, où une représentation de Suppliantes en Sorbonne a été empêchée.

Dans ce dernier cas, qui a empêché la représentation ? Des universitaires ? aucunement : c’était les militants d’un groupe, le CRAN (Conseil représentatif des associations noires), ni gauchiste, ni islamique, et non formé d’universitaires. Dans cet exemple, que cite explicitement la ministre, l’Université n’était pas responsable de ce qui lui arrivait, elle était victime. Ainsi, sur deux « cas » que cite Mme Vidal, l’un des deux prouve le contraire : il n’est en rien dû aux islamo-gauchistes, et en rien à des universitaires.

Madame le Ministre est sous-informée. Plus généralement, Madame le Ministre dit n’importe quoi.

P S : selon un récent sondage, une majorité de Français soutient les propos de la Ministre. Ce qui est dramatique, ce n’est pas le résultat du sondage, ce sont les questions. On a donc demandé à des gens qui ne savent pas ce que c’est qu’on appelle islamo-gauchiste et qui, en leur très grande majorité, ignorent tout du fonctionnement universitaire, s’ils approuvent les propos de la Ministre sur l’islamo-gauchisme à l’Université. Sûrement qu’ils donnaient un avis autorisé…

 

Omar ne m’a pas tuer

C’était il y a 30 ans, le 24 juin 1991, qu’éclate l’affaire qu’on a appelée celle d’Omar Raddad.

Malgré le combat de ce dernier et de ses avocats pour faire triompher l’idée de son innocence, malgré des rebondissements qui n’ont pas permis de rouvrir le procès, l’énigme de ce qui s’est produit incommode quantité de gens.

Pour y voir clair, je propose de revisiter les tout premiers instants de la découverte du corps de Ghislaine Marchal.

Madame Marchal avait disparu de sa maison, lors même qu’elle avait plusieurs rendez-vous, et les gendarmes sont appelés. La villa de Mme Marchal se trouvait à Mougins, c’est donc la brigade de Mougins qui intervient. Les gendarmes fouillent toute la maison, sans la trouver, mais voient que la cave est fermée. Ils tentent de l’ouvrir, et ont du mal. Finalement ils parviennent à déstabiliser des objets qui bloquaient la porte, et entrent dans la cave. Ils découvrent là le cadavre de Mme Marchal, frappé de treize coups de couteaux.

Se retournant, ils discernent que quelque chose est écrit sur la porte, et a été écrit avec du sang. C’est là qu’ils lisent le texte, devenu immensément célèbre, « Omar m’a tuer ».

Dans cette circonstance, ils avaient deux hypothèses à faire.

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L’islamo-gauchisme hors du regard journalistique

L’islamo-gauchisme hors du regard journalistique (18 décembre 2020) – par Bernard Sergent

Le débat sur l’islamo-gauchisme se perd en conjectures, et les accusations de la droite sur l’université tombe d’autant plus dans l’incompréhension qu’il s’agit pour l’essentiel d’opinions exprimées entre proches, et fort peu écrites.

L’article de Madame Valentine Faure dans le Monde du 12 décembre cite un grand nombre d’auteurs, et j’ai l’impression que, sauf exceptions, le débat s’égare quelque peu. Dire que l’islamo-gauchisme « s’appuie sur une sorte de haine du christianisme et du catholicisme en particulier » (J. Julliard) a) pose l’islamo-gauchisme comme une entité constituée (où ? quand ?) ; b) assure une « haine » qui est certes plausible du côté « islamo- », mais largement dépassée du côté « gauchistes » ; de même, qu’il s’agisse « d’intellectuels tétanisés par la culpabilité postcoloniale » (G. Keppel) paraît confondre la culpabilisation (la vraie, ressentie envers les immigrés) avec une de ses rationalisations, qui n’est pas, loin de là, générale.

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