L’anglomanie

L’anglomanie est terrible en France. On estime à mille le nombre de cours qui sont donnés en anglais, et ce, en contradiction avec la loi Fioraso.

Les responsables de ces cours ont simplement la flemme d’aller voir, dans les travaux de la commission de nomenclature, les traductions de termes anglo-saxons dans les domaine des l’économie et de la finance.

Je lis le Monde, et ce journal qui fut un fleuron de la langue française, d’une part accepte toutes les innovations langagières, même celles du plus mauvais goût, d’autre part, souvent de l’anglais, de la série inutile, et toujours sans l’expliciter Comme si, de nos jours, un francophone était ipso facto un anglophone. .

Les 20-21 septembre, il est question des « Batailles homériques pour sauver le cinéma français », on apprend que « la fréquentation des salles reste timide en raison de la pandémie et de l’absence de blockbusters ». Le Je ne sais pas ce que cela veut dire.  Je connais assez bien le français, mais ça ne suffit plus pour comprendre les titres du Monde. Maintenant, pour lire le Monde, j’aurais besoin d’un dictionnaire d’anglais.

Un décret du 30 avril 2020 conditionne l’obtention de la licence scientifique à la simple passation d’une certification en langue anglaise, sans condition d’obtention ou de résultat pour tous les étudiants.

L’article 22.1 dit : « Les étudiants se présentent au moins à une certification en langue anglaise faisant l’objet d’une évaluation externe et étant reconnue au niveau international et par le monde socio-économique » (sic) (extraits du J.O. électronique authentifié). Signé : pour le ministre et par délégation, le chef de service, adjoint de la direction générale B. Lannoud.

Pour qui travaille M. B. Lannoud ?

L’article 1 précise que tout cela est applicable à la rentrée universitaire 2020 pour les étudiants de langues, littérature et civilisation étrangères et régionales ; ceux en langues étrangères appliquées : ceux en lettres, langues et pour les doubles mentions avec une majeure en langue anglaise.

On comprend que des associations, au nombre de quinze, aient déposé un recours c, car a) cet arrêté menace l’indépendance et la gratuité de l’enseignement supérieur, b) porte atteinte au plurilinguisme, et c) ignore les travaux scientifiques réalisés dans le domaine des langues (Communiqué d’Avenir de la Langue Française et de Francophonie Avenir).

Ou : l’anglicisation de la France à marche forcée.