L’islamo-gauchisme hors du regard journalistique (18 décembre 2020) – par Bernard Sergent
Le débat sur l’islamo-gauchisme se perd en conjectures, et les accusations de la droite sur l’université tombe d’autant plus dans l’incompréhension qu’il s’agit pour l’essentiel d’opinions exprimées entre proches, et fort peu écrites.
L’article de Madame Valentine Faure dans le Monde du 12 décembre cite un grand nombre d’auteurs, et j’ai l’impression que, sauf exceptions, le débat s’égare quelque peu. Dire que l’islamo-gauchisme « s’appuie sur une sorte de haine du christianisme et du catholicisme en particulier » (J. Julliard) a) pose l’islamo-gauchisme comme une entité constituée (où ? quand ?) ; b) assure une « haine » qui est certes plausible du côté « islamo- », mais largement dépassée du côté « gauchistes » ; de même, qu’il s’agisse « d’intellectuels tétanisés par la culpabilité postcoloniale » (G. Keppel) paraît confondre la culpabilisation (la vraie, ressentie envers les immigrés) avec une de ses rationalisations, qui n’est pas, loin de là, générale.